histoire du fondateur

PAUL BONIS

Paul Bonis, « L'homme qui serra la main de John Ford »

Paul Bonis a consacré sa vie au cinéma et est un des fondateurs du Ciné-club.

En haut, à gauche, le réalisateur Vincent Moreau, à droite, auprès de Paul Bonis. A droite, Paul, à gauche, montera les marches du festival de Cannes avec le réalisateur Pierre Zucca en 1984 pour le film, « Rouge-gorge ». En bas, Paul Bonis, caméra en mains, sur le tournage du film les « Novices » avec Brigitte Bardot en 1970. |

Entretien avec Vincent Moreau, réalisateur du documentaire consacré à Paul Bonis.

Ouest-France, le 24/11/2015

Comment est née l'idée de faire ce documentaire sur Paul Bonis ?

À l'origine, il y a une amitié tissée tout au long des années passées à La Luciole. Avec Paul, Serge Steyer ou encore Janine Gaudel, on a formé le noyau dur lors de la fondation du ciné-club. Pendant toutes ces années, on a eu de longues discussions sur beaucoup de choses. Paul n'était pas seulement passionné de cinéma. Il s'intéressait aussi aux sciences, à la théologie. Un jour, je lui ai proposé de le filmer sans intention. L'idée d'en faire un documentaire est née après son décès en juillet 2015 à l'âge de 75 ans.

Comment a été réalisé le documentaire ?

Dans mon esprit, c'est plus un document qu'un documentaire. Il n'y a pas d'écriture. Le film a été réalisé à l'aide d'un appareil photo. Les scènes n'ont pas été retravaillées. En tout, une dizaine d'heures d'entretien pour un format de 52 minutes.

Pourquoi avoir choisi pour titre « L'homme qui serra la main de John Ford » ?

C'est une anecdote. Un jour, il se retrouve face à John Ford. Une poignée de main mémorable. Alors qu'il a déjà beaucoup d'expérience, il reste émerveillé comme un enfant qui rencontre son idole !

À qui s'adresse le documentaire ?

À un public assez large, contrairement à ce que l'on peut penser. Ceux qui le connaissent vont retrouver son côté « titi parisien » et vont pouvoir le découvrir dans sa vie professionnelle. Et puis, tous les cinéphiles seront passionnés par le personnage. Paul a travaillé avec les plus grands. Comme assistant ou chef-opérateur pour Agnès Varda, Claude Chabrol ou Bresson. Puis directeur de la photographie pour Claude Zidi. Il avait même été remarqué par Orson Welles ! Des personnes qui ont travaillé avec lui et des membres de sa famille seront présents lors de la projection.

Quelle image garderez-vous de lui ?

Celle d'un humaniste libertaire. « Je refuse de détester les gens », disait-il. Aujourd'hui, il aurait des choses à dire. D'ailleurs, c'était un fidèle lecteur de Charlie Hebdo.

ouest france

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